Les troubles Dys : comprendre, s’adapter et valoriser ses compétences grâce à la RQTH

Saviez-vous que 6 à 8 % des enfants et donc de futurs adultes présentent un voir plusieurs troubles Dys ? Dyslexie, dyspraxie, dysphasie… ces troubles spécifiques de l’apprentissage ne disparaissent pas avec l’âge et peuvent impacter la vie professionnelle.

Difficulté à lire rapidement des consignes, à organiser ses idées à l’écrit, à coordonner ses gestes… autant de défis qui peuvent compliquer l’accès à l’emploi et le maintien en poste. Pourtant, avec des aménagements adaptés, il est tout à fait possible d’exercer son métier pleinement et sereinement.

C’est là que la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) joue un rôle clé. Elle ouvre des droits spécifiques pour faciliter l’insertion professionnelle et l’adaptation au travail. Dans cet article, nous vous expliquons ce que sont les troubles Dys, comment la RQTH peut vous aider et comment trouver un emploi inclusif adapté à vos besoins.

1. Les troubles Dys : définition et impact au travail

1.1. Qu’est-ce qu’un trouble Dys ?

Les troubles Dys regroupent plusieurs troubles cognitifs spécifiques qui affectent certaines fonctions liées à l’apprentissage et au traitement de l’information. Ils ne sont ni une maladie ni un manque d’intelligence, mais des particularités neurologiques qui nécessitent des stratégies adaptées pour mieux apprendre et travailler.

Voici les principaux troubles Dys et leurs impacts possibles :

• Dyslexie : difficultés dans la lecture et la compréhension des textes, pouvant ralentir le déchiffrage des mots et affecter la fluidité de lecture.
• Dysorthographie : troubles de l’acquisition de l’orthographe, avec des difficultés à appliquer les règles grammaticales et à mémoriser l’orthographe des mots.
• Dysphasie : trouble du langage oral affectant la compréhension et/ou l’expression, rendant parfois la communication verbale plus complexe.
• Dyspraxie (ou trouble développemental de la coordination) : difficultés à planifier et coordonner les gestes, pouvant impacter l’écriture, la manipulation d’objets ou l’organisation spatiale.
• Dysgraphie : trouble de l’écriture manuscrite, entraînant une écriture lente, peu lisible et parfois douloureuse.
• Dyscalculie : troubles liés à la manipulation des nombres et aux calculs, impactant la compréhension des opérations mathématiques et la gestion des chiffres.
• Trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) : bien qu’il ne soit pas officiellement classé dans les troubles Dys, il est souvent associé et entraîne des difficultés de concentration, d’organisation et d’impulsivité dans les tâches quotidiennes.

Il n’est pas rare qu’une même personne présente plusieurs troubles Dys, ce qui peut accentuer certaines difficultés. Par exemple, une personne dyslexique peut aussi être dysorthographique, et une personne dyspraxique peut rencontrer des défis liés à la dysgraphie. Chaque situation est unique, et les impacts varient d’une personne à l’autre.

Les troubles Dys n’empêchent en rien de développer des compétences précieuses. Les personnes concerné(e)s font souvent preuve d’une grande créativité, d’une excellente mémoire visuelle et d’une capacité d’adaptation remarquable, des atouts majeurs dans de nombreux domaines professionnels.

1.2. Comment les troubles Dys impactent-ils la vie professionnelle ?

Les troubles Dys peuvent entraîner des difficultés spécifiques dans le cadre professionnel, selon le type de trouble et les tâches demandées. Pour une personne dyslexique, la lecture et la compréhension rapide de documents peuvent être laborieuses, ce qui complique la gestion des e-mails, des rapports ou des consignes écrites. De son côté, une personne dysorthographique peut rencontrer des difficultés à rédiger des messages sans fautes, ce qui peut être source d’anxiété dans des métiers où la communication écrite est essentielle.

La dyspraxie, qui affecte la coordination des gestes, peut poser des défis dans l’utilisation des outils informatiques, la manipulation d’objets ou même dans l’organisation de l’espace de travail. Une personne dyspraxique peut ainsi avoir du mal à prendre des notes manuscrites rapidement ou à manipuler certains logiciels demandant de la précision. La dysgraphie, qui entraîne une écriture lente et peu lisible, peut également compliquer la prise de notes lors des réunions ou des formations.

Dans les métiers où l’oral est central, une personne dysphasique peut éprouver des difficultés à formuler clairement ses idées ou à comprendre des consignes données verbalement, surtout si elles sont longues et complexes. De son côté, une personne dyscalculique peut rencontrer des obstacles dans la gestion des chiffres, ce qui peut rendre certaines tâches de comptabilité, de gestion de stocks ou de planification plus difficiles.

Au-delà des aspects techniques, les troubles Dys entraînent souvent une fatigue cognitive accrue. L’effort supplémentaire demandé pour compenser les difficultés peut générer du stress et un épuisement plus rapide, notamment lorsqu’aucun aménagement spécifique n’est mis en place. Cela peut affecter la concentration, l’efficacité et la confiance en soi dans l’environnement de travail.

Malgré ces défis, il est important de rappeler que les personnes avec un trouble Dys développent souvent des compétences précieuses, comme une forte capacité d’adaptation, une pensée créative et une approche originale des problèmes. Avec des aménagements appropriés, elles peuvent travailler dans des conditions favorisant pleinement leur potentiel et leurs talents.

2. La RQTH : un levier pour faciliter l’emploi des personnes avec un ou plusieurs troubles Dys

2.1. Qu’est-ce que la RQTH et pourquoi la demander ?

On estime que 80 % des handicaps sont invisibles, ce qui signifie que de nombreuses personnes concernées, y compris celles ayant un trouble Dys, peuvent rencontrer des difficultés sans que cela soit perçu par leur entourage professionnel. C’est là que la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) joue un rôle clé : elle permet d’officialiser la reconnaissance du handicap et d’accéder à des aménagements adaptés pour mieux travailler au quotidien.

Avec la RQTH, il devient possible de bénéficier de solutions concrètes. Elle facilite aussi l’accès à des formations spécifiques et à un accompagnement professionnel pour mieux s’intégrer et évoluer dans son emploi.

En plus d’améliorer les conditions de travail, la RQTH aide à trouver un emploi plus adapté. La démarche, confidentielle et sans obligation d’en informer l’employeur, permet à chacun(e) d’avancer sereinement dans sa carrière tout en bénéficiant des droits et aides disponibles.

2.2. Quels aménagements sont possibles pour un travailleur atteignent de troubles Dys ?

Avec la RQTH, des solutions concrètes peuvent être mises en place pour s’adapter aux besoins des personnes avec des troubles Dys :

• Logiciels d’assistance : correcteurs orthographiques avancés, outils de lecture vocale, dictée vocale.
• Supports adaptés : documents avec une police spécifique (ex. OpenDyslexic), résumés simplifiés, guides visuels.
• Aménagement du poste de travail : clavier ergonomique pour la dyspraxie, écran plus grand, prise de notes numérique.
• Organisation du travail adaptée : temps supplémentaire pour certaines tâches, télétravail partiel, formation spécifique sur les outils numériques.

Certaines entreprises ont également mis en place des référents handicap pour accompagner les salariés dans ces démarches.

3. Trouver un emploi inclusif et adapté avec la RQTH

3.1. Comment valoriser ses compétences malgré des troubles Dys ?

Avoir un trouble Dys ne signifie pas qu’il est impossible d’accéder à un emploi épanouissant. Bien au contraire, de nombreuses compétences peuvent être mises en avant pour compenser les difficultés rencontrées. Par exemple, la pensée créative, la capacité d’adaptation et la mémoire visuelle sont des atouts précieux dans le monde du travail. Il est essentiel de savoir expliquer ses stratégies de compensation : l’utilisation de logiciels spécifiques, l’aménagement du poste de travail ou encore des méthodes d’organisation adaptées.

Lors d’un entretien d’embauche, il est important d’être à l’aise avec son parcours et de ne pas hésiter à évoquer son trouble Dys si cela peut permettre de mieux comprendre ses besoins spécifiques. Il peut être utile de préparer en amont une explication claire sur les aménagements qui faciliteraient le travail au quotidien. Un accompagnement par un(e) professionnel(le) spécialisé(e) peut aussi être un véritable atout, permettant de mieux cibler ses recherches d’emploi et de se sentir plus en confiance face aux recruteur(euse)s.

3.2. Où et comment trouver un emploi inclusif ?

Aujourd’hui, de plus en plus d’entreprises s’engagent en faveur de l’inclusion et cherchent à recruter des personnes en situation de handicap, y compris celles ayant un trouble Dys. Certains secteurs professionnels se montrent particulièrement ouverts, comme le numérique et la communication, où la pensée créative est valorisée, ou encore l’artisanat et les métiers manuels, où les compétences pratiques peuvent prendre le dessus sur les difficultés liées à l’écrit. Les métiers du social et de l’éducation sont également des domaines où l’expérience et la capacité d’adaptation sont essentielles.

Pour trouver un emploi adapté, il est souvent préférable de se tourner vers des plateformes spécialisées ou des organismes d’accompagnement dédiés aux travailleurs en situation de handicap. Ces structures peuvent aider à identifier des entreprises inclusives, préparer les entretiens et obtenir des conseils personnalisés. Au-delà de la simpl recherche d’un poste, elles permettent de construire un projet professionnel en adéquation avec ses compétences et aspirations.