Les aménagements de poste, c’est quoi ?

Saviez-vous qu’un aménagement de poste peut transformer votre quotidien professionnel ? Lorsqu’on vit avec un handicap ou une maladie chronique, certaines tâches peuvent devenir difficiles à accomplir sans adaptation. Heureusement, des solutions existent pour travailler dans de bonnes conditions, tout en préservant sa santé et son bien-être.

Les aménagements de poste sont des ajustements apportés à l’environnement de travail pour répondre aux besoins spécifiques d’un salarié en situation de handicap. Ils peuvent être matériels, organisationnels ou liés à l’environnement de travail et sont mis en place grâce à la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH).

Vous vous demandez quels sont les aménagements possibles, qui les décide et comment les obtenir ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir pour faire valoir vos droits et travailler dans des conditions optimales.

1. Les aménagements de poste : définition et objectifs

1. Les aménagements de poste : définition et objectifs

Un aménagement de poste désigne toutes les modifications apportées à un environnement professionnel pour le rendre plus accessible et adapté aux besoins spécifiques d’un salarié en situation de handicap. Ces ajustements peuvent concerner le matériel utilisé, l’organisation du travail ou l’espace de travail lui-même. L’objectif est simple : permettre à chaque salarié de travailler efficacement sans mettre sa santé en danger ni compromettre ses performances.

En plus d’améliorer le bien-être au travail, ces aménagements favorisent l’inclusion et la diversité en entreprise. Ils permettent d’éviter l’exclusion des personnes en situation de handicap et de garantir une égalité des chances dans l’accès à l’emploi et le maintien en poste.

2. Quels sont les différents types d’aménagements de poste ?

Les aménagements de poste peuvent prendre plusieurs formes, selon les besoins de la personne concernée.

2.1 Les aménagements matériels

Certains handicaps nécessitent l’utilisation d’équipements spécifiques pour faciliter le travail au quotidien. Il peut s’agir d’un fauteuil ergonomique pour limiter les douleurs dorsales, d’un clavier adapté aux troubles moteurs ou encore d’un logiciel de synthèse vocale pour les personnes malvoyantes.

Les travailleurs souffrant de troubles auditifs peuvent également bénéficier de dispositifs comme des casques amplificateurs ou des alarmes lumineuses. De même, un poste informatique équipé d’un écran anti-reflet et d’un réglage spécifique de la luminosité peut être indispensable pour certaines pathologies.

2.2 Les aménagements organisationnels

Dans certains cas, le problème ne vient pas du matériel utilisé, mais de l’organisation du travail. Il est alors possible de mettre en place des horaires de travail adaptés, du télétravail, des pauses régulières ou encore une réorganisation des tâches.

Une personne souffrant d’une maladie chronique, par exemple, peut avoir besoin d’une flexibilité accrue pour gérer ses traitements et ses périodes de fatigue. Les employeurs peuvent également prévoir des aménagements dans la répartition des missions, afin d’éviter certaines tâches trop contraignantes pour un salarié donné.

2.3 Les aménagements liés à l’environnement de travail

L’espace de travail lui-même peut être aménagé pour garantir le confort et la productivité du salarié. Un bureau dans un espace calme et isolé peut être indispensable pour les personnes souffrant de troubles sensoriels ou de migraines chroniques. De même, une accessibilité renforcée aux locaux et aux sanitaires peut être mise en place pour les personnes à mobilité réduite.

Certaines entreprises prévoient aussi des espaces de repos pour permettre aux salariés souffrant de pathologies lourdes de récupérer en cours de journée.

3. Quels aménagements de poste selon la pathologie ?

Les besoins varient d’une personne à l’autre, mais voici quelques exemples concrets d’aménagements de poste en fonction des pathologies :

• Épilepsie : pour limiter l’exposition aux stimuli déclencheurs, l’installation d’un écran anti-reflet, l’ajustement de la luminosité et l’évitement des éclairages clignotants peuvent être mis en place. Un accès à un espace de repos après une crise ou la possibilité de télétravailler peuvent aussi être envisagés.

• Migraines chroniques : un éclairage adapté, une augmentation du temps de télétravail et un rythme de pauses spécifiques permettent de limiter la fatigue visuelle et les douleurs associées.

• Endométriose : la mise en place d’horaires flexibles, le télétravail ou l’accès à un lieu de repos privé facilitent la gestion des douleurs. Un siège de travail plus confortable ou un ballon ergonomique peut également être nécessaire.

• Troubles Dys : des logiciels spécialisés et du temps supplémentaire pour certaines tâches peuvent aider à surmonter les difficultés liées à l’écriture, la lecture ou la gestion des chiffres.

• Cancer : un emploi du temps flexible, des pauses plus régulières, un fauteuil de bureau ergonomique et une réorganisation des missions permettent de concilier traitement médical et activité professionnelle.

4. Qui décide de la mise en place des aménagements de poste ?

La mise en place d’un aménagement de poste peut se faire de différentes manières. Une fois que vous avez reçu votre RQTH et que vous l’avez transmise au service RH ou au référent handicap, ces derniers peuvent organiser un rendez-vous avec le médecin du travail pour discuter des adaptations nécessaires.

Une autre option consiste à identifier vous-même un besoin spécifique et à demander directement un rendez-vous avec le médecin du travail. C’est lui qui évalue votre situation et qui émet des préconisations pour adapter votre poste.

Dans certains cas, le médecin du travail peut également faire appel à Cap Emploi, qui peut missionner un ergonome par exemple, pour analyser en détail votre environnement de travail et proposer des solutions adaptées.

L’employeur a la responsabilité d’aménager le poste de travail de ses salariés en situation de handicap, dans la mesure où cela reste raisonnable et réalisable. Il doit tenir compte des recommandations du médecin du travail, qui joue un rôle clé dans l’évaluation des besoins et la proposition d’aménagements adaptés.

Le référent handicap, présent dans certaines entreprises, est également un interlocuteur privilégié pour accompagner la démarche et faciliter les échanges entre le salarié et l’employeur.

Enfin, des organismes spécialisés comme l’Agefiph ou le Fiphfp peuvent être sollicités pour obtenir des aides financières et techniques.